Si je pouvais changer une chose dans notre société actuelle… mais une et une seule. Que changerais-je ? 

Il y aurait tellement de choses à changer, à simplement modifier, ou même à façonner. Pourquoi n’en changer qu’une seule ? Si j’avais ce pouvoir, je changerais bien des choses… Alors une seule ? Le premier pas est toujours le plus difficile. Le plus hésitant. Le plus effrayant. Cependant il faut bien s’y résoudre, si l’on veut avancer. Et en même temps, quelle responsabilité ! Si j’avais ce pouvoir, je réfléchirais, déjà, aux implications, aux changements, aux évolutions, entraînés par ma modification. Et puis, je me lancerais. Alors, si j’avais ce pouvoir… 

Je changerais. Moi, personnellement, je changerais. Plus sage, plus fou ? Plus grave surtout. Porter une destinée pèse sur le corps, en porter des milliers pèse sur le cœur.  

Je changerais, au gré de mes envies, de mes ans, de mes vies. Je changerais l’eau, le vent, la pluie. Je changerais le temps, là-haut, et ici.  

Je changerais le temps, aussi. Qu’on puisse enfin le prendre, sans pour autant devoir le rendre. Ne plus passer à côté du sien, en profiter lentement, ou bien… L’arpenter, le figer, l’accélérer. Le parcourir, le saisir, le ralentir. Pouvoir regarder le passé, contempler le présent, rêver de l’avenir.  

Tous ces rêves à venir… Je changerais l’homme, la femme, l’humain. J’en ferais des volatiles, des amphibiens, des martiens. Des êtres résistants, aux chocs, au vide, aux courants. Mais des êtres dépendants. De leur milieu, la Terre, leur maman. Homo Sapiens Harmonia. Qu’ils résistent à leur mère nourricière, dès lors qu’ils respectent Gaïa. Ou perdent sa protection, en même temps que sa confiance.  

J’éradiquerais aussi la méfiance. Je changerais les esprits, les instruirais, les ouvrirais. Plus d’arrogance, de la tolérance. Plus de convictions, des opinions. Plus de combats, des débats. Ni racisme, ni exclusion, mais acceptation et cohabitation. Finis rancœur, malheur, place au bonheur et aux couleurs. Places colorées, immeubles décorés, en Nature déguisés. Des villes de vert parées, de l’herbe aux façades, des arbres en guise de poteaux, des lianes en guise de tuyaux. Remplaçant le bitume, de la mousse, épaisse et douce. Un tapis naturel, foulé par des pieds, nus, par le sol caressés.  

Et partout, dans ces cités, des êtres en train de se prélasser. Humains, animaux, végétaux, minéraux, en cohabitation, vaquant à leurs occupations. Plus de besoins, plus d’industrie, plus de magasins. Finie la consommation, introduisons la distribution. Plus d’argent, plus d’inégalités, nul délaissé. Pas de privation, pas de contrainte, pas de religion. Mais de la foi, des croyances, libres d’être pratiquées, ou non, selon sa volonté, sans tourments imposés. Croire en un Dieu, en des dieux, en des cieux ? Mais sans rituels, sans doctrine, sans embrigadement. Accepter qu’il y ait plusieurs vérités où cacher nos ignorances, accepter cette liberté, celle de se conduire, ne pas se faire conduire, cette liberté d’une propre voie édictée, et non par une voix dictée. Accepter la liberté, de se laisser guider, non par une quelconque raison, mais par des sentiments, des émotions.  

La pureté des sentiments, éternels, comme figés, hors du temps. Moins de haine pour qu’on aime, amour, amitié, proximité, tous mélangés, métissés. Plus de barrières, plus de frontières, une ouverture des peuples à la culture, aux cultures, la nôtre, celles des autres. Plus de nationalité, si ce n’est celle d’Humanité.  

Plus qu’un seul but : aimer. Aimer de son âme, de son corps, de son cœur. Aimer de ce sentiment qui motive, qui nous pousse à avancer, à partager. Aimer pour nous livrer, pour délivrer. Pour raconter ses passions, ses envies, sa vie. Pour les nourrir en retour d’un réciproque amour.  Pour s’élever, s’enlever, s’embraser, s’embrasser, s’enlacer, sans se lasser, animés de ce feu qui draine l’adrénaline de nos veines, nous rend rois et reines de royaumes sans peines, soulevés vers la cime des cieux par la beauté charnelle de cette émotion pure, fusionnelle, entraînés vers le sommet des profondeurs de nos pensées abyssales d’ordinaire pleines d’un vide désormais comblé, aimer à en déborder, à en arroser des plans jusque sur la comète, décrocher l’halluciné de son scepticisme étoilé, ces plans les lui montrer, les faire pousser, prospérer, les réaliser, et enfin les récolter, saisir au vol leurs retombées, la tête en l’air de rien, merci, la tête en l’air et les pieds aussi, corps par-dessus cœurs gonflés de vie ! 

Je changerais… Quoi ? Comment choisir ? Comment sélectionner ? Le plus important, le plus insignifiant, le plus révolutionnaire, le plus évolutionnaire ? Si je ne pouvais modifier qu’une seule de toutes ces choses qui me tiennent à cœur, à corps et à cri, ce serait… 

Le fait de ne pouvoir changer qu’une seule chose… 

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One response

  1. Un monde idéal… Changer l’Humain.

    J’aime cette façon que tu as de jouer avec les mots. On se laisse emporter. On pourrait presque y croire…

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