Pourquoi ce site, pourquoi écrire ? Parce que j’en ai pris l’habitude, parce que ça permet de partager ses pensées, ses émotions, et ce de manière assez fidèle. En terme de communication, je trouve que la parole, c’est quand même limité. D’ailleurs, dans la communication orale, une bonne partie passe par les gestes ! Mais surtout, parler, c’est approximatif : c’est un mode instantané, où on est obligé de dire quelque chose sans y réfléchir vraiment, ce qui mène à des problèmes d’incompréhension. Et, si on considère une discussion entre plusieurs personnes, il y en aura forcément qui vont avoir du mal à se faire entendre, à se faire comprendre. 

Alors qu’en écrivant, et en diffusant ses écrits, on est sûr que nos idées voyagent : il n’y a personne à côté pour parler plus fort et couvrir notre voix. Et, surtout, l’écriture est un moyen efficace de retranscrire le plus fidèlement possible l’idée qui nous traverse l’esprit, parce qu’on a le temps de réfléchir au mot le plus juste, à l’expression la plus efficace, à la tournure la plus proche du concept que l’on veut partager, parce que, les mots n’ayant pas toujours les mêmes connotations pour tout le monde, on peut prendre le temps de définir ceux qui sont primordiaux pour la discussion, et parce que les mots ont le pouvoir de stimuler l’imagination d’une manière assez incroyable, ce qui permet, entre autres, de faire passer des sentiments et des émotions autrement que par les gestes et les intonations, et, peut-être, si les mots en question sont bien utilisés, de manière plus efficace. Le brouillon est en même temps le document final, qui évolue au fil de la pensée, naît, change, se transforme, et se conclut au rythme des idées de l’auteur : on peut très bien reformuler un morceau de texte au début, alors qu’on est en train d’écrire le milieu, puisque ce n’est que le tout, finalisé, qui sera livré aux lecteurs, contrairement aux discours spontanés qui ne permettent pas de changer un début de phrase alors qu’on en est au milieu… ou alors, il faudrait tout recommencer ! 

Non, l’écriture, reste, à mon sens, la forme de communication la plus aboutie chez les humains… jusqu’à la télépathie ! Ou alors, présentez-moi quelqu’un qui arrive à parler comme il écrirait… mais cela suppose qu’il réussisse à produire son texte d’un seul tenant, sans y retoucher, sans revenir en arrière, même pour corriger une faute d’orthographe ou de grammaire, et que ce texte se suffise à lui-même. 

Et puis, si vous me lisez, je suis sûr que vous êtes concentrés sur ces mots, alors que si je parle, je ne suis pas sûr que vous m’entendiez, je ne suis pas sûr que vous m’écoutiez, je ne suis pas sûr de pouvoir continuer librement sans être interrompu. 

Alors, oui, à l’heure où j’écris ça, je ne sais pas si quelqu’un le lira un jour. Mais si vous lisez, manifestez-vous, réagissez ! Sinon ces lignes ne servent à rien : comme toute autre forme de communication, il faut être au moins deux…