(En forme d’hommage : sur l’air d’une chanson « hexagonale » d’un chanteur français bien connu, écrite en 1975). 

La France est un pays de droits 
Mais surtout un pays d’travers 
Le président s’prend pour un roi 
Les opposants des princes sans terre 

Si le pouvoir change de côté 
Ça n’change pas la ligne de conduite 
Droite et gauche ont les mêmes idées 
« La France on l’aime ou on la quitte » 

Les vieilles méthodes ont la vie dure 
Diviser pour mieux diriger 
Tous ces moutons à vive allure 
Dans une chasse à l’étranger 

Leurs harangues pour prendre le pouvoir 
Ne font que cultiver la haine 
Jusqu’à mener à la victoire 
Le FN aux européennes 

Pour gérer la population 
La façon d’faire est bien connue 
Abreuvez-la de distractions 
Pour qu’elle ne réagisse plus 

Quoi d’mieux pour conduire le troupeau 
Que d’la télé-réalité 
Elle rend disponibles les cerveaux 
Pour pouvoir les manipuler 

De ‘75 à 2015 
Quarante années se sont écoulées 
Les visages se sont ridés 
Mais c’est bien tout c’qui a changé 

Tandis qu’les SDF se meurent 
Les ministres restent bien au chaud 
Les comptes en Suisse font leur bonheur 
Ils cachent au fisc tous leurs lingots 

Ils prévoient pour nous un cursus 
Où la retraite n’est rien qu’un leurre 
« Travailler plus pour gagner plus » 
Fait bien marrer tous les chômeurs 

Quand les vaccins du ministère 
Ne servent pas contre la grippe A 
Ils savent quoi faire d’l’excédentaire 
Ils le vendent à d’autres états 

La santé c’est très important 
Mais ça coûte cher à rembourser 
Donc ils nous soignent en diffusant 
Des slogans trop gras trop sucrés 

Même la justice a deux visages 
On voit qu’elle a choisi son camp 
Les puissants échappent aux naufrages 
Ce n’est pas l’cas des petites gens 

Quand c’est l’argent qui les protège 
Nos dirigeants n’ont pas d’sentences 
Ils jouissent de tous les privilèges 
Au Sofitel ou bien en France 

De ‘75 à 2015 
Quarante années se sont écoulées 
Les cheveux se sont clairsemés 
Mais c’est bien tout c’qui a changé 

Même notre cuisine a besoin d’keufs 
Pour mettre au jour tous ses scandales 
Dans nos assiettes en guise de bœuf 
On nous sert de la viande de cheval 

Les chefs ont comme obligation 
Sur leurs menus de distinguer 
Les plats qu’ils préparent maison 
De ceux servis juste décongelés 

Ça enchaîne G8 et grenelles 
Sans perdre de vue la direction 
La Terre pourquoi penser à elle 
Quand bientôt y a les élections 

On veut bien défendre la planète 
Mais l’superflu on l’garde encore 
L’auto la TV internet 
On ne touche pas à notre confort 

Dans les boutiques tous les six mois 
Attirés par les promotions 
On fait la course avec fracas 
Pour dépenser tout notre pognon 

Formatés par les catalogues 
La mode devient un besoin 
La nouveauté est une drogue 
Surtout si elle ne sert à rien 

De ‘75 à 2015 
Quarante années se sont écoulées 
Les épaules se sont voûtées 
Mais c’est bien tout c’qui a changé 

Hissant l’égalité bien haut 
On reconnaît le mariage gay 
Ce qui n’empêche pas les barjots 
De piétiner ce droit inné 

Au nom de leurs principes réac’ 
Ils défilent contre leurs frères et sœurs 
Ils se sentent toujours d’attaque 
Pour venir bafouer les droits du cœur 

Pendant qu’un peuple du Proche-Orient 
Par son leader s’fait bombarder 
Nos députés impunément 
Rendent visite à ce boucher 

S’ils peuvent en retirer d’l’argent 
Ils mettent de côté la morale 
Ils deviennent aveugles aux innocents 
Qui tombent par milliers sous les balles 

La peine de mort est abolie 
Mais n’ayant qu’humour et crayons 
La presse n’est pas à l’abri 
Des meurtres et des exécutions 

D’ordinaire le peuple se méprise 
Il lui faut des atrocités 
Pour se souvenir que sa devise 
Se termine par « Fraternité » 

De ’75 à 2015 
On aurait voulu tout changer 
Mais coincés entre six côtés 
On s’embrasse toujours au mois d’janvier… 

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