En cette journée d’épreuve de Philosophie du Bac, 
je ne pouvais passer à côté de l’explication des sujets proposés, 
filière par filière : les 2 premiers sont tirés de la filière L, 
puis viennent les 2 sujets S, et enfin les 2 ES. 
Alors, vous avez mis ça dans vos copies ?  

 
 
Toute prise de conscience est-elle libératrice ?  

On peut être tenté de répondre simplement « oui », car une prise de conscience est une ouverture vers une dimension jusque-là insoupçonnée, une réponse à une question qu’on se posait depuis longtemps, ou tout simplement une découverte fondamentale. Elle est donc libératrice car, avec elle, disparaît une partie de l’inconnu qui habite tout être. Or, nous avons peur de l’inconnu. Une prise de conscience réduit donc notre peur, nous libérant de son étreinte. 
 
Mais, paradoxalement, une prise de conscience appelle parfois une remise en question, car, dévoilant un mystère, elle apporte en même temps son lot d’interrogations visant à approfondir la découverte en question. En ce sens, la prise de conscience apporte de l’inconnu, et donc de la peur, et nous emprisonne dans son carcan.   

Les œuvres d’art sont-elles des réalités comme les autres ?  

Là, j’avoue que je ne comprends pas le sujet : qu’est-ce que ces « autres » ? Les autres œuvres d’art ? Si oui, la question ne veut rien dire. Les autres réalités ? Si oui, on suppose donc qu’une œuvre d’art est une réalité, puisqu’on parle des autres réalités. Donc on tourne en rond ! 
 
En fait, c’était une question piège : la réponse est contenue dans la question, et il fallait donc tout simplement le démontrer.   

Le désir peut-il se satisfaire de la réalité ?  

Premièrement, qu’entend-on par réalité ? Si on parle d’œuvre d’art, alors je ne vois pas le rapport. Sinon, il faut commencer par poser une définition du désir : c’est une envie profonde pour quelque chose qu’on ne possède pas ou une action qu’on souhaite réaliser. Ce désir peut donc rester à l’état de désir, inassouvi, ou au contraire se concrétiser dans un déchaînement d’endorphine. Par exemple, je désire voler, sans aucun moyen artificiel pour m’y aider. En l’état actuel des choses, je sais que mon corps n’est pas prévu pour ça, et ce désir restera donc inassouvi. Mais je désire aussi manger de la crème de marrons. Or, il y en a dans mon frigo, et ce désir va donc être assouvi dans quelques instants. 
 
Voilà qui est fait. Qui plus est, la crème de marrons était bien réelle. Conclusion, le désir peut se satisfaire de la réalité.  

Que vaut l’opposition du travail manuel et du travail intellectuel ?  

Une main et un cerveau sont deux parties différentes d’un corps, avec des apparences, des textures, et des fonctions différentes. Même si ces deux organes ne s’opposent pas diamétralement, on peut néanmoins affirmer, sans trop craindre de ne pas faire consensus, qu’ils sont assez différents pour ne présenter aucun point commun, si ce n’est l’utilité de servir un ensemble plus grand qui les dépasse, et dont ils n’ont même pas conscience. 
 
De ce fait, les actions réalisées, d’une part par une main, d’autre part par un cerveau, sont forcément différentes. Y compris le travail potentiel que ces appendices sont capables de réaliser. Ces travaux étant donc totalement différents, ils n’ont aucun point commun, si bien que leur opposition, c’est-à-dire leur confrontation, leur comparaison, leur juxtaposition, génère un tout par complétude de deux moitiés. L’opposition du travail manuel et du travail intellectuel vaut donc 1. C’est-à-dire tout : l’Univers dans sa globalité. Ce qui est confirmé par le fait suivant : avec son cerveau et ses mains, on peut résoudre tous les problèmes du monde.  

Peut-on en finir avec les préjugés ?  

Je suis intimement convaincu que oui. À tel point que je n’en démordrai pas jusqu’à mon dernier souffle. Mais peut-être est-ce un préjugé…  

Que gagnons-nous à travailler ?  

Parmi les sujets traités ici, celui-ci est le seul n’étant pas construit sur une binarité : à toutes les autres, on pouvait répondre simplement « oui », « non », ou « des fois oui et des fois non ». Certains diront en ce cas que le sujet n’est pas binaire, mais trinaire, mais la dernière réponse, mélange des deux précédentes, ne fait, justement, que mélanger les éléments de réponse des précédentes pour en faire une synthèse. Ce n’est donc qu’une présentation plus plaisante, intellectuellement parlant, qu’une simple juxtaposition des réponses binaires. 
 
À question ouverte, réponse vaste. En effet, basiquement, on peut répondre que le travail nous fait gagner de l’argent, et des problèmes. Mais il nous apporte également de la reconnaissance, de la fierté, de l’égocentrisme, de la culture, de la satisfaction intellectuelle, des qualités, des compétences, de la fatigue, des connaissances, des envies, des demandes, des questions, des réponses, des exigences, des relations sociales, de la satisfaction, de l’imprévu, de la routine, de l’épanouissement, de l’enfermement, des volontés, des désirs, des évolutions, des changements, des sujets de discussion…  
 
Et j’en oublie encore beaucoup, mais l’exhaustivité d’une telle liste nécessiterait un travail titanesque, au terme duquel je ne suis pas sûr que ce que j’y aurais gagné apparaisse dans cette liste… 

Categories:

Tags:

No responses yet

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *