Lors d’un passage chez le médecin (c’était en 2008), je suis monté sur une balance, à qui le médecin a donné mon sexe (enfin, façon de parler…), mon âge, et ma taille… et la balance a sorti le petit bout de papier que voici :

C’est fou ce qu’elle a deviné, cette balance, non ?
J’ai un type corporel standard… En gros, que ce soit moi ou quelqu’un d’autre qui monte sur la balance, ça change rien, c’est ça ? Donc toutes les données en-dessous sont identiques pour tous les « types corporels standards » ?
Mon caleçon pèse 200 g. Ça je suis quand même super content d’avoir payé 33€ pour savoir ça ! (Au passage, ça a bien inflationné, les honoraires des généralistes, depuis la dernière fois…).
Bon, au moins, la balance donne encore mon poids. C’est pas plus mal pour une balance, mais vu tout ce qu’elle raconte, je commençais à en douter.
Après, bon, j’ai du gras, des muscles, et 3 kg d’os.
Avec tout ça, j’ai donc 12 ans ! Je sais pas exactement à quoi correspond l’âge métabolique, ni comment la balance détermine ça (âge du patient plus ou moins 1D20 ?), mais apparemment, dixit le médecin, ce serait l’âge de mes organes, artères, etc. Je suis preneur de précision si jamais vous en avez…
Alors après, on tombe sur l’IMC. 20.2. Toujours dixit le médecin, c’est très bien, puisque la perfection est à 20. Peut-être, je suis pas allé vérifié. Par contre, IMC, c’est seulement fonction du poids et de la taille, non ? Parce que apparemment, mon poids idéal, c’est 73.7 kg, soit 6 kg de plus que mon poids actuel. Et si je faisais mon point idéal, mon IMC serait de 22. Donc mon poids idéal m’éloigne de la perfection. C’est donc ça, le secret ! Pour être parfait, il faut se défaire de ses idéaux, et pour être idéal, il ne faut pas être parfait !

Elle est pas géniale, cette balance ? Elle fait même de la philosophie ! Et elle nous enseigne une grande leçon : l’homme ou la femme idéal(e) a des défauts. Savoir atteindre l’idéalité, c’est donc accepter ses défauts et ceux des autres, savoir se remettre en cause. C’est vrai que l’être parfait doit être exaspérant, à force. Toujours supérieur, il nous renverrait en permanence à nos propres défauts, et nous ne supporterions pas la comparaison. S’ensuivraient complexe d’infériorité, déprime, amertume… Alors que l’être idéal, lui, l’est grâce à ses défauts, qui le rendent humain. Accepter les défauts des autres et faire avec, c’est donc bien ça le secret pour des relations idéales. Ajoutons à cela le fait que les défauts des autres nous exaspèrent parfois à l’extrême et mènent au clash, et nous obtenons le corollaire suivant : une relation idéale se construit avec des moments d’exaspération, qui sont donc acceptés, traités, et dépassés, puisque la relation, par hypothèse idéale, ne saurait souffrir de ces passades de confrontation.

La relation idéale est donc construite entre des êtres imparfaits, qui connaissent la valeur de cette relation et arrivent donc à dépasser les interférences de confrontation, en sachant qu’un humain est faillible et qu’il faut l’accepter comme tel pour en retirer la juste valeur.

Et tout ça, c’est une balance qui nous le dit…

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